Cache-Catch

Solo exhibition, La Galerie Qui n’Existait (Presque) Pas

Un cambrioleur dissimule avec précaution son butin. Dans les films, il y a des cachettes toutes trouvées : une malle qui prend la poussière au grenier, l’appentis au fond du jardin, un garage loué pour l’occasion, la consigne à bagages de la Gare du Nord. Horacio Cassinelli, lui, enterre ses Tableaux volés quelque part en forêt, dans une galerie souterraine creusée non par un rongeur mais par son complice de la GQEPP, Pierre Gautreau. Cette salle secrète n’en demeure pas moins à portée de main puisque le visiteur découvre ces micro-peintures – encore plus petites que la série Albums qui s’inspirait des albums de vignettes autocollantes – par l’intermédiaire d’une caméra endoscopique reliée à l’écran d’un ordinateur. La technologie lui offre une private viewing au sens propre, la vision d’une exposition de tableaux évanouis dans la nature : à lui d’en recomposer l’accrochage au gré de son exploration.

Pour Flying the Nest (« voler de ses propres ailes » en français), Horacio Cassinelli transforme la galerie perchée en nid et la remplit d’œufs. Nombreux sont les enfants qui ont un jour été occupés à peindre des œufs. Cassinelli reprend ce classique des fêtes de Pâques mais il imite la nature en reproduisant les motifs d’origine génétique qui apparaissent durant la formation de la coquille de l’œuf. De pondre à peindre, du camouflage à l’expressionnisme abstrait, il pointe du doigt la similitude entre les lois esthétiques et les lois de la sélection naturelle et fait à ces dernières une place dans l’art contemporain. Si la GQEPP veille sur ses trésors et cultive l’art de la discrétion, elle n’est pas avare de partage. Le visiteur-marcheur qui participe à cette aventure singulière mais collective réussira peut-être à emporter au vol l’œuf qu’il aura su dénicher. Il n’y aura pas de poursuites.

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